Cette invitation tombe pic, la grisaille parisienne je ne la supporte plus, cela me fera du bien de changer d’air dfaut de changer de peau.
Mes billets sont prts, c’est la premire fois que je vais ce genre de soire libertine et de plus Venise.
Le masque est de rigueur, heureusement !
Devant le miroir, je scrute ce corps qui me fait tant souffrir.
Mon imagination se met en route, il va falloir choisir les vtements, quelques achats dans mes boutiques favorites et me voil prt.
Aprs peine une heure de vol, je flne dans les venelles de Venise, j’ai repr l’endroit où se passe la soire. Une belle btisse au bord du grand canal, la brume de ce mois de novembre rend cette ville irrelle et ferique.
La peur me gagne, j’ai envie de renoncer, cela va tre difficile pour moi d’affronter le regard des autres. Ce masque de tulle rebrod de perles, orn de roses blanches rendra ce moment plus facile.
Mon regard pourra aller sa guise cach de si belle manire.Et cette robe bustier au drap de soie fait ressortir l’clat de ma peau, ce corps, ce pige où si souvent les hommes se sont laisss prendre.
J’ai peur et en mme temps le dsir de sduire, de jouer, de tricher encore sont bien l.
Toute ma vie vais-je continuer ainsi ?
Ce visage aux traits si durs et masculins, ce corps de femme la poitrine opulente, mes yeux, ma bouche, les rides sur mon front, ce regard dpourvu de douceur et cette expression cynique font de moi ce travesti, cet homme qui voudrait crier sa douleur mais se retient.
Pourquoi ne suis-je pas comme tout le monde ?
Travail en atelier d’criture partir de la photo, inventer une histoire en prenant des dtails de la photo...
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