Guatemala
dtail colonne de Quirigua
Je me souviens d’une nuit mmorable qui clturait une journe bien remplie.
Aprs avoir parcouru des kilomtres dans un dsert où seul les cactus faisaient de l’ombre, harasse, fourbue, enfin une route carrossable et non plus la piste.
Une de ces routes d’Amrique centrale, longue, où seule de temps autre, une station service, un motel et un fast food attnuent la monotonie.
Il tait prs de 18 heures, nous voil arrivs au motel qui tout de suite me fit penser celui de « Bagdad caf », en tous points identiques, un lieu hors du temps.
Je n’avais qu’une envie, me rafrachir dans la piscine. Mais avant tout la distribution des chambres qui est toujours fastidieuse, pourtant nous n’tions que dix personnes.
Me voici en possession de la cl, j’ouvre la porte et dcouvre avec stupeur une chambre qui faisait plutt penser un sauna, une chaleur humide accablante. Premier rflexe, mettre la clim. en route, impossible…elle est en panne.
Je suis furieuse, excde parce que trop fatigue, le ciel est dj bien sombre, presque noir, plus de possibilit d’aller nager.
Je ne suis pas fire de moi, mais tous mes compagnons de voyage avaient une clim. efficace, alors je fis des mains et des pieds et aprs de nombreuses palabres, me voil dans une autre chambre.
Entre temps une pluie torrentielle suite un orage ne laissait gure de loisir faire autre chose que d’aller dner dans ce fast-food. L aussi j’avais l’impression d’tre figurante dans un film.
Les hommes accouds au bar buvant leur bire, parlant et riant fort, la serveuse blonde et pulpeuse, les motos devant la porte…
Je tombais de fatigue, de retour dans la chambre, la clim. faisait un bruit insupportable.
Je me tournais et retournais dans ce lit où je m’enfonais, tellement la literie tait molle. J’avais l’impression de sombrer dans le nant.
La pluie cognait de plus belle la porte-fentre.
J’avais soif, mis la lumire et stupfaction, une horrible bte noire, avec des pattes velues, se baladait au bord du lit. Si je n’avais pas allum la lampe avec son ampoule si faible qu’elle n’clairait pas plus qu’une bougie, cette bte aurait gentiment pris possession de ma tte, et je n’ose imaginer la suite.
Impossible de fermer l’œil, impossible d’ouvrir la fentre c’tait un rez de jardin…
Nuit de cauchemar dans un dcor inhabituel, nuit au Guatemala, pays de sang, de larmes, de mort.
A croire que les Mayas avaient voulu me prouver que la barbarie de leur culture n’tait pas un vain mot.