Je me revois dans cette chambre d’htel luxueuse, seule, aprs une journe harassante, aprs avoir t courtise, flicite, et puis brusquement ce silence volontairement choisi.
Ne pas accepter les invitations, elles n’ont pas de sens, ces changes superficiels, pourquoi faire ?
Parler de choses et d’autres alors que je n’ai envie que de tendresse, d’amour…
Combien de fois lors de mes frquents dplacements me suis-je trouve dans cette situation, prfrant la lecture d’un bon livre, la musique , plutt que des mots vains et des gestes que je regretterais le lendemain.
Je connais par cœur ces demandes, toujours les mmes, formules diffremment selon l’endroit et la personnalit du demandeur.
Mais elles se rsument toujours la mme chose, combler un vide, parce que « seul » dans une ville ou un pays qui n’est pas le sien.
Bien sûr les htels luxueux se prtent ce genre de rencontres.
Pourquoi je repense cela, tout simplement, aprs avoir revu le magnifique film de Sofia Coppola :
« Lost in Translation »
Ce film radieux, retenu et remuant marque une date dans l’histoire personnelle, il suggre avec peu de mots un maximum de choses.
Une parenthse, un moment hors de la vie qui changera dfinitivement les existences des deux personnages principaux.
Dans l’espace aseptis d’un htel de luxe, dans ce vide, l’amiti ou l’amour, on ne le saura jamais est ce qui rend ce film si touchant.
Plus que l’histoire d’une infidlit, c’est un retour sur soi, la narration d’une fidlit ce que l’on est vraiment… Une crise d’identit exacerbe par le fait d’tre dans un pays tranger.
Essayer d’y voir clair dans sa vie dans un moment pareil…
Et pourtant, c’est aussi a qu’on pense quand on est en voyage…