Atelier d’criture
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Prologue
NE VARIETUR
Il ne faudrait jamais regarder couler la Loire, c’est une chose fatale : aprs on ne sait plus faire que a, et le reste est sans importance.
Elle dpose son sable dans nos veines, et grippe volont, ambition ; orgueil, tous les moteurs d’une virile agitation.
Dans le pays, la plupart de ceux qui commandent sont des gars venus d’ailleurs ; mais dj leurs enfants sont en danger : s’ils ne les loignent pas rapidement des rives, il n’y aura plus grand-chose en tirer ; ils auront le rve dans le sang, et rien ne pourra les distraire du lent flux du grand fleuve.
Lentement, les mots noncs par le conteur nous gagnent et nous emportent dans un rve veill. Nous sommes tous assis autour du feu qui crpite dans la belle chemine de ce chteau de Blois.
Un petit groupe form par huit personnes qui pour la plupart
ne se sont jamais rencontres, sont l, au crpuscule, regarder les flammes jouer, illuminer les visages empreints de dignit.
Le conteur aprs la visite du chteau nous berce par ses mots, nous parle de la Loire, jamais personne ne m’en a parl avec autant d’amour, de fougue, de passion,les mots viennent et reviennent tels le lent flux du grand fleuve, toute l'histoire de ce fleuve renat.
La lumire, les couleurs, les vnements, le pass de nos rois de France avec les zones d’ombre, le malaise parfois perceptible, notre histoire n’est pas toujours limpide, la cruaut aussi en fait partie, tout cet enchevtrement de corps mutils lors des batailles sanglantes, cet attirail d’pes, de canons, et toujours la Loire en musique de fond, tantt calme, douce, sous la lumire d’t, tantt rugissante, folle, tourdissante de cruaut, inondant alentour, ne laissant aucun rpit aux hommes.
Nous sommes sous le charme, dans nos regards une fiert apparat, nous aussi nous faisons corps avec ce fleuve qui pour toujours restera grav dans nos cœurs.
Nous tions huit couter et par la magie de la Loire nous ne sommes plus qu’un, le rve dans le sang et le reste est sans importance. E.A