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Elle vient de parcourir quelques lignes de La mort à Venise de Thomas Mann et immanquablement s’évade vers cette ville qu’elle aime.
La brume automnale va si bien à ce théâtre d’ombres où tant de souvenirs viennent à sa rencontre.
Elle se mit à rêver Venise, quelques images du film de Visconti vinrent la troubler, elle mit l'adagio de la 5ème symphonie de Mahler.
Venise un rêve…
La première chose qui la frappa fut le ciel, l'infini, liquide immense, insondable, haletant qui se fond et se coule dont la lente mouvance, entraîne le regard le long des vagues infinies sur ses ombres marines. Sur chaque rive, les palais voilés d'une légère vapeur semblent bâtis non dans la pierre mais dans une pâte fine et prête à fondre, à se diluer dans cette grisaille. Dans cette décomposition de la lumière, toutes les coupoles sont sans attache avec la terre. Apparitions de rêve, floues et superbes, les palais innombrables soulèvent leurs corps hors des flots creux, pâle rangée dont les tours puissantes s’élancent vers le ciel, surplombées de dômes gris, vastes et sombres, comme des mondes éclipsés, les arabesques sculptées dans le marbre se diluent à mesure que l’on s’en éloigne, lieue après lieue, pour disparaître dans la lumière du lointain. D’un détail à l’autre, d’une pensée à l’autre elle a le sentiment qu’au fond de cet éclatant mystère, ils sont aussi inépuisables qu’imprécis, beaux sans jamais se révéler entièrement, secrets dans leur plénitude, confus dans leur symétrie, ils engendrent par ce manque de précision, par cette confusion même, la perpétuelle nouveauté de l’infini, et la beauté.
Venise, ville magique…
Dans les ombres marines, ces insondables profondeurs azurées de mystérieux cristal, sur lesquelles flottent dédoublée, verticale, la gondole rapide sa proue noire redressée comme la crête d’un sombre oiseau de mer.
Les débuts de nuit à Venise lorsque le brouillard s’en mêle sont majestueux.
Les obscures maisons qui bordent les quais s’imaginent alors figurer dans un tableau de Magritte, la place Saint Marc se repose de ses visiteurs. La Salute, grande pâtisserie de conte de fées pour petites filles gourmandes caressée par les lumières rosées des cinq réverbères en ligne ajoutent à la magie.
Les aquarelles de Turner l'accompagnent dans sa rêverie.
Elle était à Venise.
Elle vient de parcourir quelques lignes de La mort à Venise de Thomas Mann et immanquablement s’évade vers cette ville qu’elle aime.
La brume automnale va si bien à ce théâtre d’ombres où tant de souvenirs viennent à sa rencontre.
Elle se mit à rêver Venise, quelques images du film de Visconti vinrent la troubler, elle mit l'adagio de la 5ème symphonie de Mahler.
Venise un rêve…
La première chose qui la frappa fut le ciel, l'infini, liquide immense, insondable, haletant qui se fond et se coule dont la lente mouvance, entraîne le regard le long des vagues infinies sur ses ombres marines. Sur chaque rive, les palais voilés d'une légère vapeur semblent bâtis non dans la pierre mais dans une pâte fine et prête à fondre, à se diluer dans cette grisaille. Dans cette décomposition de la lumière, toutes les coupoles sont sans attache avec la terre. Apparitions de rêve, floues et superbes, les palais innombrables soulèvent leurs corps hors des flots creux, pâle rangée dont les tours puissantes s’élancent vers le ciel, surplombées de dômes gris, vastes et sombres, comme des mondes éclipsés, les arabesques sculptées dans le marbre se diluent à mesure que l’on s’en éloigne, lieue après lieue, pour disparaître dans la lumière du lointain. D’un détail à l’autre, d’une pensée à l’autre elle a le sentiment qu’au fond de cet éclatant mystère, ils sont aussi inépuisables qu’imprécis, beaux sans jamais se révéler entièrement, secrets dans leur plénitude, confus dans leur symétrie, ils engendrent par ce manque de précision, par cette confusion même, la perpétuelle nouveauté de l’infini, et la beauté.
Venise, ville magique…
Dans les ombres marines, ces insondables profondeurs azurées de mystérieux cristal, sur lesquelles flottent dédoublée, verticale, la gondole rapide sa proue noire redressée comme la crête d’un sombre oiseau de mer.
Les débuts de nuit à Venise lorsque le brouillard s’en mêle sont majestueux.
Les obscures maisons qui bordent les quais s’imaginent alors figurer dans un tableau de Magritte, la place Saint Marc se repose de ses visiteurs. La Salute, grande pâtisserie de conte de fées pour petites filles gourmandes caressée par les lumières rosées des cinq réverbères en ligne ajoutent à la magie.
Les aquarelles de Turner l'accompagnent dans sa rêverie.
Elle était à Venise.
"Faut-il que soit sans cesse à recommencer
Ce qu'on cherche et n'arrive jamais à saisir ?"
Louis-René Des Forêts
"Faut-il que soit sans cesse à recommencer
Ce qu'on cherche et n'arrive jamais à saisir ?"
Louis-René Des Forêts
Ecoutant le murmure étouffé de ses désirs,
elle cherche les mots qui habillent ses pensées
d’une étoffe brodée de tentation
quand la passion devient impatiente mais
merveilleusement indécise.
crédit photo Liliroze