Comment ne pas alors que du côté du blog il m’est impossible d’insérer une image dans mon billet, parler de photos.
L’embarras, c’est parfois simple comme une question: vous avez une photo d’identité? Début des soucis.
Qui est particulièrement fier de son portrait sur la carte d’identité ?
Un cliché de soi qu’on aime ça n’arrive jamais. Ou alors à quelqu’un d’autre.
Pour les portraits ridicules, là pas de problème.
Tout fond de tiroir déborde de vignettes où l’on sourit béatement.
Sûr qu’on ne doit pas s’ennuyer, dans certaines administrations.
Y défilent à longueur de journée, pour nécessité de service, des galeries entières
de mines renfrognées, de minois épatés et de trombines comme prises sur le fait.
Un ethnologue en ferait sans doute son miel, et avec un peu d’encouragement des centaines de pages sur " l’angoisse clinique du sujet au moment du déclic".
Rien sans doute n’est plus redoutable que l’image de soi.
Surtout lorsqu’il faut la donner à autrui.
Avec les années la technique du photomaton a peut-être changé. Pas sa fonction.
Cette boîte à portrait agit toujours comme un révélateur.
A destination des autres, officiellement.
De soi-même aussi.
Tout ça pour quelques euros. A ce prix-là paradoxalement, il n'y a pas tellement photo,
ni de miracle: on n’a droit qu’à un très étriqué début d’identité.
Depuis peu pourtant des cabines de luxe, photomatons signés " Studio Harcourt " permettent de se faire tirer le portrait presque comme une star. Il paraît que l’on est presque bluffé par la qualité du cliché en noir et blanc, l’éclairage faisant ressortir les contrastes et la peau paraissant lisse dans ce halo. De plus il semblerait que cela soit très efficace pour les ménagères de 50 ans et +, reste à trouver les bonnes poses de star !
Il paraîtrait que : "Cela s'inscrit dans une tendance bien contemporaine. L'individu souhaite lui-même être une star et avoir son moment de gloire. En se faisant photographier, pour un prix très abordable, tous peuvent accéder à ce rêve".
Là, j'angoisse vraiment !